GEORGE  BRAQUE     (1882  -  1963)

 

        -« GRAND NU »      (1907)      140x100 cm.

 

        Centre National d’art et de culture Georges-Pompidou  -   Paris - (ex. collection d'Aragon)

 

Peintre fauve en début de carrière, Braque a par la suite été le principal précurseur du cubisme avec Picasso, après avoir découvert les volumes de Cézanne au Salon s’Automne de 1907, qui n’allaient pas manquer d’avoir une influence déterminante sur son inspiration future.

L’autre choc qui devait profondément le marquer sera la rencontre avec Picasso, qui lui fait découvrir sa fameuse toile « Les demoiselles d’Avignon » «dans son atelier du Bateau-Lavoir.
Braque bascule alors pour s’engager vers une nouvelle expérimentation picturale où les formes géométriques prennent le pas sur toute autre configuration représentative, aboutissant ainsi à la période cubiste.

 

 

C’est aussi en 1907, après avoir vu « Les demoiselles d’Avignon » qu’il réalise son célèbre « Grand nu », qui symbolise parfaitement le début de changement de style qui s’opère chez le peintre par rupture avec la peinture représentative traditionnelle.

 

On assiste dans cette toile à la naissance de la manipulation du corps féminin au détriment des conventions culturelles académiques, au profit de préoccupations instinctives aux tendances beaucoup plus structurelles.

 

Ce qui semble alors importer à l’artiste n’est plus l’esthétique purement plastique du corps de la femme, mais plutôt une certaine relativité des masses et des formes le constituant ainsi que la relation entre le volume de ces éléments et l’environnement dans lequel il est situé.

 

Tout ceci est régi avec beaucoup de rythme dans la composition, où la perspective est pratiquement mise à l’écart de manière délibérée. Mesurant un mètre quarante de hauteur, les dimensions de cette toile sont fondamentales, permettant ainsi de la sorte à amplifier la nature ambiguë de la personnalité féminine.

 

Le contraste avec la période antérieure fauve du peintre se manifeste dans la palette utilisée qui se trouve limitée à quelques couleurs ternes et froides, ce qui a pour effet d’aboutir à la démystification complète d’un sujet à tendance plutôt sensuel à l’origine, mais qui ici en est parfaitement dénuée.

 

Sans doute l’influence de l’Art africain n’est elle pas non plus totalement absente dans cette œuvre, particulièrement au niveau du visage traité de manière très stylistique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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