KEES VAN DONGEN (1877 - 1968)
-« ANITA » (1907) 130x81 cm.
Collection particulière - Monaco
Portraitiste d’origine néerlandaise, Van Dongen est resté célèbre pour ses peintures mondaines de femmes du grand monde, mais aussi du moins grand monde, auprès des quelles il eut beaucoup de succès aussi bien à Paris qu'à Monaco où il s’est définitivement installé dans les dernières années de sa vie.
Il est passé à travers plusieurs écoles et courants de peinture, qui n’ont pas manqué d’influencer son style ; avec tout d’abord l’Académie de Rotterdam où il fit ses premières armes, les nabis qu’il découvre en débarquant à Paris, et aussi le fauvisme, mouvement qu’il rejoint mais qu’il avait pratiquement devancé puisqu’il peignait déjà avec cette effusion de couleurs avant même d’arriver en France.
Il sera présent avec deux toiles au Salon historique d’automne de 1905 qui va consacrer le fauvisme, et qui réunissait par ailleurs Matisse, Marquet, Vlaminck, Derain et quelques autres, toute la crème de ce mouvement en quelque sorte.
Installé à Montmartre à la même époque que Picasso, comme celui-ci il tient son atelier de peinture au Bateau-Lavoir.
C’est aussi à ce moment là qu’il rencontre deux jolies filles qui vont devenir simultanément ses modèles favoris, et ses deux maîtresses : Nini la petite parisienne qui travaillait aux Folies Bergères et Anita la danseuse du ventre d’origine bohémienne qui se produisait à Pigalle.
Toutes deux lui ont inspiré une série de nus exceptionnels de sensualité, dont sa « Anita », nu couché de 1907 en est vraisemblablement le chef d’œuvre;
Il est parfaitement évident que la liaison que Von Dongen pouvait entretenir alors avec cette fille de type oriental n’est pas étrangère à la puissance qui se dégage de cette toile, dont la volupté est violemment exprimée dans la position
du corps féminin s’exposant impudiquement au regard.
D’autre part l’intensité des couleurs employées parait sans aucun doute être à l’enseigne des rapports entre les deux amants.
Quelques détails parfaitement mis en valeur, la jarretelle nouée autour de la cuisse légèrement au dessous du pubis, la poitrine haute et dégagée, les bijoux et colifichets, et surtout cette bouche entrouverte qui au même titre que le regard font refléter un plaisir manifeste.
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