PIERRE-AUGUSTE RENOIR (1841 - 1919)
-« BAIGNEUSE » (1903) 92x73 cm.
Kunsthistoriches Museum - Vienne
-« LES BAIGNEUSES » (1918-19) 110x160 cm
Musée d'Osay - Paris
Grand admirateur de Rubens – Delacroix et Courbet, Renoir sera partagé durant une grande partie de sa carrière entre d’un coté le besoin de se libérer du dessin et d’un autre coté les limites imposées par la couleur, le tout dans le cadre du mouvement impressionniste alors prépondérant.
Il parviendra cependant à la synthèse dans les 25 dernières années de sa carrière, époque à laquelle il réalisera un grand nombre de nus féminins dans un style plus souple, au cours de sa période dite « nacrée ».
Il peindra alors sans relâche et jusqu’à, la fin de sa vie la série des « Baigneuses », qui vont alors émerger plus dans la lumière que dans l’eau. C’est dans cet épanouissement de sa technique que Renoir va devenir le peintre de la « chair ».
Il fait ainsi monter les formes avec l’épaisseur de la couleur et parvient alors à faire surgir la sensualité grâce à sa maîtrise technique.
Il déclare lui-même : « c’est le pelotage de la peinture qui fait monter les couleurs ».
Il sculpte avec la pâte des masses de chair porteuses d’éclairage où la pulposité devient dominante.
La « Baigneuse »peinte vers 1903 est un exemple saisissant de cette période « nacrée » ; la technique fait apparaître l’irisation de la peau de manière éclatante, et a pour effet d’accentuer le caractère d’ingénuité déjà mis en avant dans le visage ainsi que dans le mouvement du corps.
Il ne parait pas nécessaire comme pour Manet et Degas, d’analyser de manière élaborée les intentions du peintre qui en réalité sont assez élémentaires ; Renoir n’ayant pas d’autre ambition que de réaliser dans cette composition le portrait idéal de la femme nue de ses rêves, avec une candeur manifeste.
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