JEAN-ANTOINE  WATTEAU    (1664 – 1721)

 

        -« LA TOILETTE »      (1717)     46x39cm.

 

        Wallace Collection   -   Londres

 

Watteau demeure célèbre pour ses représentations des fêtes galantes de la grande époque du XVIII° siècle, qui ont d’ailleurs vraisemblablement constitué et hanté ses rêves et fantasmes, il a eut une carrière courte puisqu’il mourut solitaire et de maladie âgé de moins de trente sept ans.

Plus ou moins apprécié de son vivant, c’est plus particulièrement au XIX° siècle qu’il a trouvé ses plus ardents défenseurs avec les frères Goncourt notamment, et Marcel Proust un peu plus tard ; ce qui incidemment correspond d’assez près à la période à laquelle son plus fameux tableau le célèbre « Pierrot », anciennement dénommé « Gilles » fut légué au Musée du Louvre par son propriétaire, après qu’il eut refuser de le céder à des amateurs américains, malgré des offres particulièrement généreuses.

Influencé dans une certaine mesure par Rubens, dont il eut tout loisir d’admirer et de copier les œuvres dans la Galerie Médicis du Palais du Luxembourg, ses nus sont  moins généreux, mais reflètent cependant beaucoup de grâce, comme un certain Baudelaire n’a pas manqué de le faire remarquer : « Les folles, évaporées et merveilleuses créatures que nous a laissées Watteau. » (cf : le Salon de 1846).

 

     

 

C’est tout à fait  le cas dans ce nu que nous propose le peintre : « La toilette », qui est un charmant petit tableau rectangulaire, ovalisé par le cadre lors de sa première présentation au public, et qui par la suite fut repeint aux angles vers 1925 à l’occasion d’une restauration.

Il s’agit d’un instantané, réalisé avec beaucoup de lyrisme, d’un nu intimiste, que ce modèle surpris par l’œil du spectateur dans son intimité de femme ; l’expression pudibonde  manifestée n’en garde paradoxalement pas moins un certain caractère espiègle, c’est le clin d’œil du peintre comme s’il nous avait joué un bon tour…..

Il est également intéressant de relever dans ce nu la réapparition du petit animal familier, cher à Titien, qui fait partie de l’univers pictural de Watteau dans de nombreuses autres oeuvres.

 

 


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