EDVARD  MUNCH    (1863  -  1944)

 

        -« LA PUBERTÉ »     (1893)     152x110 cm.

 

        Galerie Nationale    -  Oslo

 

Né en Norvège, Munch est sans conteste l’un des plus importants peintres scandinaves.

Son œuvre sera considérablement influencée par de dramatiques événements lors de sa jeunesse : la mort de sa mère atteint de la tuberculose alors qu’il n’est âgé que de cinq ans, suivie plus tard de la disparition de ses sœurs à la suite de la même maladie.

Toute son oeuvre sera alors axée autour d’un expressionnisme souvent désespéré de la conditions humaine aux divers stades de la vie, et il est aisé de discerner l’anxiété du peintre confronté à la mort.

L’univers qu’il peint est dominé par des vibrations poussées au paroxysme face aux contraintes existentielles représentées par la maladie, la douleur, l’angoisse, etc.

Il transpose sur la toile les états émotionnels des êtres, avec une sensibilité proche de l’hystérie, qui ne peut pas ne pas émouvoir.

La vie va lui réserver plusieurs autres épisodes pathétiques, en effet il sera lui-même atteint de la tuberculose, il perdra une phalange de la main d’un coup de pistolet à la suite d’une histoire d’amour manqué, enfin il subira une grave dépression nerveuse.

 

Dans un style fortement expressionniste, développée grâce à la pratique de la gravure sur bois, Munch propose quelques nus féminins intéressants ; « La puberté » en est probablement l’un des exemples le plus poignant, dans une conception typiquement « munchienne » !

 

Il s’agit du nu d’une adolescente découvrant ses premières menstruations, avec bien évidemment toute l’angoisse qui en résulte.

 

La jeune fille est innocemment assise au bord du lit, les mains tachées, les bras lui tombant, désarmée devant cette sévère épreuve de la vie de femme.

 

Les jambes se resserrent dans un mouvement d’auto protection, mais le buste frêle où l’on distingue l’éclosion d’une poitrine naissante, reste cependant fièrement dressé.

 

Le regard fixe et dirigé droit devant, perdu dans le vide, exprime un profond et saisissant bouleversement, dont l’effet est par ailleurs amplifié par l’ombre du corps se profilant de manière ondulante sur le mur.

 

Ainsi le thème au demeurant admirable de la représentation d’un nu féminin jeune et innocent est traité de manière profondément pathétique par l’introduction d’un événement aux conséquences psychologiquement dramatiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

       

 

 

 

 

 


 

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