HENRI de TOULOUSE-LAUTREC             (1864 -  1901)         

 

        -« NU ACCROUPI »    (1897)    47x60 cm.

 

        Collection privée.

 

Issu de la lignée des Comtes de Toulouse-Lautrec, le destin du fils de l’une des familles les plus illustres et les plus riches de la région albigeoise, allait connaître diverses fortunes.

Henri devait tout d’abord recevoir une éducation aristocratique et classique à base de latin et d’anglais de la part de précepteurs particuliers, à la hauteur de son rang.

Ces premières années sont caractérisées par une vie de château dans les différentes propriétés familiales, ou il pratique l’équitation, mais aussi déjà le dessin……

Cependant se santé est fragile, il soufre d’une maladie des tissus osseux, et de fréquentes fièvres l’anémient fortement.

A quatorze ans il tombe d’une chaise et se casse la jambe, un an plus tard une nouvelle chute avec fracture du fémur le rend définitivement estropié. Par ailleurs, si son corps se développe normalement, ses jambes ont cessé de grandir ce qui va le réduire pratiquement à l’état de nabot nanti de toutes petites jambes et d’une taille d’un mètre cinquante environ.

A seize ans il arrive à Paris avec ses parents et décide de se consacrer essentiellement au dessin et à la peinture. Ses dons naturels pour le dessin lui permettent de réussir fort bien et il va ainsi devenir célèbre dans le tout Paris en réalisant notamment la nouvelle affiche du Moulin-Rouge, du reste il fréquente de manière assidue les bals de la butte Montmartre.

Il va alors devenir le portraitiste attitré des femmes de Montmartre, des danseuses les plus célèbres, aux plus humbles filles des milieux ouvriers.

Mais ce sont les prostitués des maisons closes qui allaient devenir l’un de ses sujets favoris ; il devient d’ailleurs pensionnaire de quelques uns de ces établissements, où ses séjours se prolongent au gré de ses fantasmes, de son inspiration, le plus souvent dans une débauche d’alcool absolue.

Il fait scandale et s’en réjouit, les plaisirs de la vie n’ayant pas de limite pour lui.

  

Son « Nu accroupi «, qui date de cette période, manifeste de façon assez caractéristique son désir d’exposer la femme de manière triviale, sans épargner aucune détail de l’intimité du modèle.

 

La pose est en effet parfaitement inédite jusqu’alors en peinture, et sans pour autant être empreinte de vulgarité, elle ne prête à aucune équivoque.

 

Le peintre parvient pleinement à convaincre et à transcender un sujet plutôt prosaïque au départ, grâce à une composition où l’attitude du nu est fortement banalisée malgré la position qui pourrait paraître indécente ; il est en effet évident que l’artiste semble beaucoup plus fasciné par le mouvement et la féminité, plutôt que par toute espèce de considération.

 

Souvent cité comme le « Cyrano de Bergerac de la peinture » de par son physique mais aussi son panache et sa verve, il s’est souvent réfugié dans l’alcool et les bordels pour tente de surmonter son infirmité, mais son ultime refuge, qui lui a permis de s’exprimer au mieux, a sans aucun doute été la peinture.

 

 

 

 

 

 

 

 


 

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