JEAN COUSIN (le père) (1490 – 1560)
-« ÉVA PRIMA PANDORA » (circa. 1550) 97x150 cm.
Musée du Louvre - Paris
Influencé par "l'Ecole de Fontainebleau" Jean Cousin était un artiste qui ne manquait pas d’éclectisme puisqu’en dehors de la peinture il a également exercé en tant que sculpteur, graveur, illustrateur, verrier et écrivain.
La « Éva Prima Pandora » qui lui est attribuée fait partie de quelques unes des œuvres authentifiées qui se comptent sur les doigts de la main.
Pandore, la première femme sur terre dans la mythologie grecque, interprétant le mythe du péché originel, qui avec son inévitable curiosité va soulever le couvercle du grand vase, (souvent mal nommé la boite de Pandore) qui lui avait été confié ; tous les maux qu’il contenait allant ainsi se répandre sur la terre, seul l’espoir ne s’envolera pas pour finalement subsister !
L’oeuvre est intéressante par l’originalité du contraste avec lequel la composition est traitée ; cette femme au demeurant maléfique, à la beauté célèbre est située dans une antre obscure et mystérieuse, un peu à la manière de Baldung Grien, dans laquelle tous les symboles sont rassemblées : le crâne de la mort, le serpent symbole satanique enroulé autour du bras, et enfin le fameux vase qui va devenir le fruit de tous les malheurs dans le monde.
Le visage réalisé de coté met en valeur le profil hautement praticien, le nu apparaît dans une sveltesse dépourvue de toute sensualité, mais avec une plastique très pure grâce à une courbe du corps fort réussie, le tout dans un style classique très renaissance française.
Jean Cousin, dans cette œuvre semble en fait vouloir restituer la parfaite excellence du diable !