FRANÇOIS BOUCHER (1703 – 1770)
-« ODALISQUE BLONDE » (1752) 59x73 cm.
Alte Pinakotheck - Munich
L’œuvre de Boucher est considérable, il disait avoir peint environ mille tableaux et avoir exécuté plus de dix mille dessins au cours d’une carrière faste à tout point de vue.
Il a été nommé le peintre de « la femme », qu’il a représentée dans une gamme très étendue, d’ordre parfois mythologique, ou bien allégorique ou tout simplement dans des portraits d’un style très personnel, aussi bien habillés que dénudés de manière fort libertine.
C’est sans doute là que réside toute la contradiction dans son œuvre, puisque bien qu’ayant été le peintre de la favorite du roi, sa vie privée semble avoir été caractérisée avec un ordre familial et sentimental parfaitement vertueux, malgré ce qu’a pu en dire Diderot, pour qui la peinture de Boucher lui apparaissait infiniment immorale !
Boucher a réalisé plusieurs versions de « l’odalisque blonde », deux d’entre elles sont datées de 1743, dont celle du Louvre ainsi que celle du Musée de Reims, un autre exemplaire du Musée de Cologne est lui daté de 1751 ; il faut par ailleurs y ajouter de très nombreux dessins.
Le modèle serait une jeune et jolie courtisane de l’époque, qui aurait fait semble-t-il le bonheur de Louis XV ainsi que de nombreux autre personnages de la cour !
Dans ce tableau Boucher célèbre et consacre de manière audacieuse et très libertine le triomphe de la déesse de l’amour, avec un ton de frivolité teinté du raffinement tout parisien de l’époque.
Cette nymphe animée par le désir, évoque les amorces de la jouissance, dans une pose tout à fait nouvelle et inédite du nu féminin allongé sur le ventre, les jambes charnellement étalées sur le sofa, mettant particulièrement en valeur la cambrure des reins. C’est avec beaucoup de délicatesse que ce corps semble vibre aux accents d’arrières pensées visiblement voluptueuses !
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