RUBENS  (suite)

 

        -« LES TROIS GRÂCES »   (1639)    221x181 cm.

 

        Musée du Prado  -  Madrid

 

Sa première femme meurt, alors qu’âgé seulement de cinquante ans il est en plein épanouissement dans tous les domaines, il possède un somptueux palais à Anvers avec une collection importante d’oeuvres d’art, il est aussi  au sommet de son art dans le style de sa peinture qu’il a développé dans son atelier, où collaborent plusieurs autres artistes, et où les commandes affluent.

Très attristé par cet évènement, Rubens interrompra momentanément sa production pour se consacrer à des missions à caractère diplomatique.

Cependant personnage jouisseur, comme tant de ses œuvres en témoignent, il ne tardera pas à se remarier quelques années plus tard avec la « belle Hélène » qui à dix sept ans, (il en a alors cinquante quatre) a la réputation d’être la plus belle fille d’Anvers !

Il ne manquera pas de la  peindre dans de nombreux tableaux, et c’est elle qui apparaît dans une œuvre réalisée vers la fin de sa vie : « Les trois Grâces ».

                                                                                                                                                 

 

Dans ce thème classique des trois servantes de Vénus déjà interprété par Raphaël, ( présenté en début d’ouvrage), qui auparavant avait déjà été également abordé par Botticelli dans son célèbre tableau « Le Printemps » (1477/78) où les trois Grâces apparaissent voilées, Rubens traite ce sujet dans un registre assez différent.

 

En effet si la composition et la pose des trois femmes respectent relativement bien le mode classique, les nus sont peints avec une abondance de chair représentant manifestement bien l’idéal féminin de l’époque que Rubens appréciait d’ailleurs au plus haut point ; sa femme en étant un exemple frappant, puisqu’il s’agit bien d’elle peinte ici à trois reprises sous des angles différents.

 

Même si les canons de la beauté féminine de l’époque sont bien différents des critères actuels, il faut convenir que cette débauche de formes charnelles, nacrées et exultantes de sensualité, exprime une puissance et une énergie qui sublime et dépasse largement le mythe !

 

 

     


                        22 23                                                    Index                                     23    24