HARMENSZOON VAN RIJN  dit  REMBRANDT   (1606 – 1669)

 

        -« DANAÉ »    (1650)   185x203 cm.    

 

        Musée de l’Hermitage  -  Saint-Pétersbourg

 

 

Considéré comme le grand Maître de l’École hollandaise, Rembrandt n’a pourtant pas effectué, comme la plupart des artistes de l’époque, le traditionnel voyage en Italie. Cependant il a parfaitement assimilé les recherches picturales de la Renaissance, et sera également fortement influencé par Caravage à qui il va emprunter le « ténébrisme », qu’il éclairera de son propre rayon de lumière, et où le sujet principal s’illumine et irradie comme une pierre précieuse dans un écrin.   

C’est ce qui a permis de désigner Rembrandt comme « l’orfèvre » de la peinture, compte tenu du fait qu’il a souvent peint aussi avec une minutie extrême les détails principaux qui apparaissent ainsi irisés.

Riche dés l’age de vingt huit ans grâce à son mariage avec la fille d’un important antiquaire, qui mourut jeune lui laissant un fils à sa charge, il va devenir rapidement ruiné et au bord de la misère !

 

                         

 

C’est sous les traits de sa seconde compagne et maîtresse que Rembrandt réalisera ses nus féminins les plus saisissants, en sollicitant des thèmes le plus souvent mythologiques.

C’est le cas avec sa « Danaé » dont l’intimité est surprise dans l’alcôve, richement garni d’amples et lourdes draperies qui ne correspondent en rien à l’époque de l’événement, mais qui révèlent plutôt l’origine géographique du peintre.

Il s’agit là d’un exemple typique caractérisant bien Rembrandt avec son insouciance de l’exactitude des détails de ses scènes historiques.

Il interprète également Zeus à sa manière, le transposant en un Cupidon doré projetant un jet de lumière sur ce corps de femme remarquablement et délicatement modelé dans toute sa féminité.

Il semble bien que Rembrandt n’ai pas non plus résisté à s’autoportraitisé dans ce tableau, le personnage avec les clef à l’arrière plan sensé représenter le père de Danaé ressemble en effet étrangement au peintre, qui fait ainsi figure de témoin tutélaire envers sa maîtresse.

La sensualité n’apparaît pas évidente dans ce nu, on l’a sent néanmoins présente dans l’esprit même du peintre et dans sa manière de faire partager son plaisir et son admiration pour son modèle, représenté par cette femme avec une expression de surprise ébauchée, devenant ainsi le reflet de la vision de Rembrandt.

 

 


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