femme peintre, de plus renommée pour son œuvre dans laquelle le corps féminin
tient une place de choix.
LEONOR FINI (1908-1996)
-« LA SERRURE » (1965) 81x116 cm.
Collection privée - Bruxelles.
Il semble
parfaitement approprié de conclure ce parcours de nus féminins en laissant
finalement la parole et le dernier mot à une
femme peintre, de plus renommée pour son œuvre dans laquelle le corps féminin
tient une place de choix.
Italienne d’origine, arrivée en France dès l’âge de 25 ans, Leonor Fini a beaucoup souffert de l’absence paternelle du fait du divorce de ses parents.
Son existence, et par voie de conséquence sa création artistique, en ont été profondément influencées.
La femme a été l’un de ses thèmes de composition favori, qu’elle a développé avec une sensibilité toute féminine, empreinte de beaucoup de poésie, dans un univers le plus souvent érotico-onirique.
La délicatesse de la composition, tant graphique que chromatique, représente un trait caractéristique de son style, qui apparaît clairement dans son tableau « La serrure ».
Ainsi, la femme au regard félin se profile de manière ambiguë dans un trou de serrure, figurant par ailleurs sans aucune équivoque un environnement phallique. Évoluant dans un tel milieu, elle se personnifie dans la clef permettant l’ouverture de toutes les portes, la rendant ainsi pleinement maître de la situation.
Malgré la nature fortement teintée d’érotisme de l’œuvre, la subtilité de la touche la délivre de toute agressivité, cet aspect de sérénité est d’ailleurs amplifié par les motifs floraux auxquels l’artiste fait appel. Ces connotations forales sont d’ailleurs très vraisemblablement une réminiscence de l’influence « hippie » de l’époque à laquelle cette œuvre a été réalisée.
Leonor Fini semble se placer ainsi en apôtre de ce mouvement dont le slogan alors en vogue « faites l’amour pas la guerre », correspond assez bien au message implicite de la composition.
