ANDRÉ DERAIN (1880 - 1954)
-« NU AU CHAT » (1923) 166x88 cm.
Collection privée - Paris
A ses débuts et durant plusieurs années, Derain cet autodidacte de la peinture, se rendait pratiquement chaque jour au Musée du Louvre où il demeurait fasciné par les primitifs, qu’il peignait sans relâche.
Avec Vlaminck qui intensifie sa vocation, il crée à Chatou aux bords de la Seine où il est né, l’éphémère École de Chatou ; ils ne resteront que quinze mois ensemble.
Un peu plus tard sa rencontre avec Matisse sera toute aussi déterminante, il traversera à ce moment là une courte phase de divisionnisme.
L’influence conjuguée de Vlaminck et Matisse, débouchera sur sa période fauve, sans aucun doute la plus brillante, qu’il qualifiera ainsi : « le fauvisme a été pour nous l’épreuve du feu… ».
Après l’éclipse du fauvisme, et le cubisme commençant à s’imposer, la confusion de style semble envahir l’esprit de l’artiste.
Après la guerre il réalise une série de nus, qui reflète son désir ardent de reprendre goût à une vie de plaisir comme pour oublier les sombres années du conflit armé.
Le « Nu au chat » qui se situe à la fin de cette période, fait apparaître un réalisme d’allure discrète et un peu naïf qui privilégie la plénitude féminine.
Toute sensualité est exclue malgré des formes généreuses qui ne font qu’accroître l’ambiguïté de la composition, et sans doute le trouble du peintre.
Le femme est ainsi représentée dans toute sa potentialité génératrice, renforcée par la présence de l‘animal symbolique du chat noir, mais la mélancolie se dégageant du visage confère au personnage une dignité grave et énigmatique.
L’énigme Derain ne sera d’ailleurs jamais complètement résolue, il sera en effet victime d’un accident de voiture mortel à 74 ans.
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