JAN VAN EYCK   (V.1390 ? – 1441)

 

    -« L’AGNEAU MYSTIQUE »  (1417 (?) - 1432)

 

    Cathédrale Saint Bavon – Gand.

 

    -« ÈVE »  213 x 36 cm (partie du retable)

 

 

Ce peintre d’origine flamande fut l’un de tous premiers à parfaitement maîtriser la technique et l’utilisation de la peinture à l’huile, élaborée dans les ateliers flamands de l’époque, qui ne parvint que plus tard en Italie vers 1470.

 

Déjà célèbre, il devient vers 1425 le peintre, le valet de chambre et le conseiller de Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort.

 

Le retable de « l’agneau mystique » de Gand est un immense polyptique constitué d’un panneau central et de deux volets latéraux mobiles peints sur chaque face ; l’ensemble avec ses panneaux ouverts mesure plus de cinq mètres de long (520 cm) sur près de quatre mètres de hauteur (375 cm).

C’est la première oeuvre monumentale de la peinture à l’huile, et elle illustre l’adoration de l’agneau mystique dans le thème de la rédemption.

                                                                                                                                   

L’exécution en fut commencée par Hubert Van Eyck, frère aîné de Jan qui mourut en 1426 ; mais la partie citée : « Ève » , située à l’intérieur et en haut du panneau de droite est bien l’œuvre de Jan ; et il s’agit en l’occurrence et sans conteste du premier nu féminin de l’histoire de la peinture.

 

La technique de réalisation est éblouissante, avec des détails d’une minutie extrême, tel par exemple la chevelure dont chaque cheveu semble avoir été peint un à un, ou bien encore les veines qui apparaissent parfaitement en relief sur la main gauche.  

Le personnage est en grandeur nature et tient dans la main le fruit défendu, cependant la pomme, fruit traditionnel de la Bible, a été remplacé par un citron, cette substitution n’ayant par ailleurs jamais été interprété de manière indiscutable.

Le péché ayant déjà été accompli, comme semblerait l’indiquer le ventre d’Ève où apparaît un début de maternité, peut être n’y avait il plus lieu par conséquent, qu’elle tienne le fruit traditionnel ?

D’ailleurs le regard laisse deviner un air sensiblement confondu, enfin le texte peint au dessous du panneau pourrait confirmer cette hypothèse, puisqu’il indique : « Ève a nuis en succombant », sous entendu au péché !

Du reste, cela semble se confirmer par la position de la main devant le sexe, geste évocateur d’une symbolique de culpabilité.     

Il s’agit donc d’un corps de femme épanouie dans toute sa féminité, empreint de l’austérité qui s’impose dans la situation nouvelle dans laquelle Ève se trouve confrontée, qui s’harmonise parfaitement avec le thème de la rédemption du retable, qui dans un autre registre correspond bien aussi à la rigueur de la société flamande.

Le réalisme de l’exécution de ce nu culmine dans cette œuvre clef de l’histoire de la peinture.

 

 

 

 


 

                           13 14                                                  Index                                   14  15