RENÉ  MAGRITTE     (1898  -  1967)

 

   -« L’ÉVIDENCE ÉTERNELLE »     (1930)

          20x12 cm.  -  19x24 cm.  –  22x16 cm.  – 22x12 cm.

 

     Ménil Fondation  - Houston.   (USA)

  

 

 

« La beauté sera compulsive, ou ne sera pas », ainsi s’exprimait dans la dernière phrase de son roman « Nadja », André Breton, celui que l’on nomme volontiers : « le pape du surréalisme » ; Magritte qui avait des liens d’amitié particuliers avec Breton peut être considéré comme l’un des fleurons de la peinture  surréaliste, même s’il est resté relativement en marge par rapport à l’orthodoxie française du mouvement.

 

D’origine belge, après un court séjour à Paris où il n’est pas parvenu à s’intégrer, il regagne Bruxelles où il s’installe pour réaliser une carrière internationale couronnée de succès.

 

Sa technique est de type ultra surréaliste en avant-garde de l’hyperréalisme, mais avec des déplacements constants du significatif par rapport au signifiant dans les scènes qu’il réalise.

 

C’est un poète de la peinture qui démystifie les apparences en introduisant des métaphores dans les images qu’il propose.

 

Chaque œuvre est généralement affublée d’un titre qui a pour effet de renforcer la porte à faux dans lequel le spectateur est déjà plongé dans le tableau.

 

Magritte excelle à introduire une certaine forme de décalage dans sa peinture, et les nus qu'il a réalisés se situent parfaitement dans cet esprit.

"L'évidence naturelle" lui donne l'occasion d'opérer une fragmentation du corps féminin, en proposant cinq petites toiles représentant chacune une partie du corps ; il agit comme s'il souhaitait en mieux représenter le comportement !

Dans le but apparent de vouloir piéger la femme il n'hésite pas ainsi à en mettre le corps en boites, qui s'emboîtent singulièrement les unes sur les autres, ce qui n'est peut être finalement destiné qu'à une mise en boite du spectateur, lui aussi pris au piège ?

Le titre du tableau lui-même ne manque pas d'ironie, dans une sorte de conclusion tout à fait évidente et digne d'une vérité irréfutable dans l'esprit de l'artiste.

 

 

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         -"LES LIAISONS DANGEREUSES"  (1936) 

           72 X 64 cm.

          Collection privée.

                 Magritte semble obsédé par la conquête de la femme mais de manière assez machiste, et c'est vraisemblablement une mise en garde qu'il parait vouloir proposer dans "Les liaisons dangereuses".

                Avec cette oeuvre, la femme nue dévoile la partie cachée de son corps, suggérant par l'intermédiaire du miroir qu'il existe toujours un revers caché de la médaille. Magritte indiquant bien ainsi qu'il s'agit d'un leurre auquel il ne faut pas se ,laisser piéger. ; nous sommes confrontés par l'intermédiaire du miroir , au tableau dans le tableau, mais à l'envers cette fois-ci, dans un esprit parfaitement magritien !

              L'absence délibérée de sensualité dans chacune de ses oeuvres est saisissante; et favorise la prise de conscience de l'ambivalence de la femme, à la faveur des contradictions implicitement introduites par l'artiste.

 

 

 

 

 

 

 


 

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