JOHAN HEINRICH FÜSSLI    (1741 – 1825)

 

        -« NU ÉCOUTANT UNE CLAVECINISTE »   (1799/1800)     71x91 cm.

 

        Kunstmuseum  -  Bale.

 

Considéré comme le moins anglais des peintres de l’école anglaise, et pour cause Füssli était d’origine suisse, qu’il  quitta pour l’Angleterre à l’age de vingt deux ans, où il s’installera et réalisera la majeure partie de son œuvre.           

Il se distingue également de l’école traditionnelle anglaise par son style très singulier et indépendant qui frise parfois le délire, qui dans une certaine mesure marque le début de la peinture moderne, et qui finalement n’est pas si éloigné de la démarche et de la direction que suivra plus tard le mouvement surréaliste.

Füssli trouve son inspiration dans les sources littéraires telles que Dante et Shakespeare ; son univers délirant évolue dans la représentation du rêve, du fantasme, de l’irréel et de l’hallucination.

La femme qui tient une part considérable dans son œuvre est souvent transformée dans des personnes à connotation fortement érotique qui font l’objet de tout l’engouement du peintre.

 

Dans son tableau « Nu écoutant une claveciniste », Füssli se réfère sans conteste à la « Vénus se divertissant avec la musique » de Titien du Prado ; la similitude de pose des personnages est frappante, le différence fondamentale se situant dans le fait que les deux personnages sont féminins et que les regards ont permuté puisque la joueuse de clavecin est toute concentrée à sa partition, sous l’œil attentif du nu qui semble donner le rythme de la main.

Il y a lieu de noter au passage que Füssli a eu tout loisir d’étudier les maîtres italiens lors d’un séjour à Rome et Venise notamment.

Le sujet du tableau est en l’occurrence fort sage par rapport à bon nombre de ses autres œuvres, en effet et en dehors peut-être d’une vision obsessionnelle sur les cuisses du nu étendu, qui sont représentées dans des formes sensiblement démesurées et qui semble avoir attiré le regard du peintre, le reste de la composition reste relativement sobre, faisant appel à un maniérisme quelque peu voluptueux.

 

 

 


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