ÉCOLE DE FONTAINEBLEAU  -  (Anonyme)

 

        -« DIANE DE POITIERS EN DIANE CHASSERESSE»    (circa. 1570)    43x55 cm

 

        Musée de la Vénerie  -  Senlis

 

L’école de Fontainebleau est issue en majeure partie de l’engouement de François Ier à promouvoir la peinture en France, suite à ses années de captivité à Madrid après la sévère défaite de Pavie face aux armées de Charles-Quint ; cette désastreuse campagne sur le plan politico stratégique ayant au moins eu pour effet de fortement impressionner François Ier dans le domaine des arts.

Avec cet esprit de la Renaissance, il ordonna dans un premier temps la construction d’un palais à Fontainebleau, après avoir fait raser le château fort qui avait servi de repos de chasse aux rois de France précédents.

Pour la décoration de l’édifice il fait appel à des artistes italiens qui vont par conséquent fortement influencer de leur maniérisme italianisant les peintre souvent anonymes qui formèrent cette école, dont le développement s’est caractérisé par l’intermédiaire de sujets souvent allégoriques et mythologiques à connotation voluptueuse.

La très célèbre Diane de Poitiers, maîtresse de Henri II, qui avec quelques 19 ans de plus que lui aurait tout aussi bien pu être sa mère, éclipsa au second rang la femme de roi Catherine de Médicis la Florentine. Diane la grande sénéchal, bien que n’étant pas d’une beauté exceptionnelle, n’en était pas moins éblouissante et ses canons esthétiques s’imposèrent à la cour pour y devenir les critères impératifs à la mode, comme suit :

-Trois choses blanches : la peau, les dents, les mains.

-Trois chose rouges : les lèvres, les joues, les ongles.

-Trois chose noires : les yeux, les sourcils, les paupières.

-Trois chose courtes : les dents, les oreilles, les pieds.

-Trois choses grosses : les bras, les cuisses, le gras de la jambe.

-Trois choses petites : les tétins, le nez, la tête.

 

                                  

 

Enfin, il semblerait qu’elle ne se fardait jamais ; chacun pourra ainsi juger à sa manière si son portrait en question remplit bien tous ces critères ?  

C’est l’historien d’art français Louis Dimier qui au début du XX° siècle a avancé l’hypothèse que cette œuvre représentait la favorite du roi.

Mais finalement qu’importe qui est la femme ainsi peinte ; il n’en reste pas moins que la Déesse de la chasse apparaît dans un nu hautement charnel assorti d’une opalescence notable dans cette œuvre.

Il est vrai qu’elle paraît très sure d’elle-même, ne semble-t-elle pas en effet parfaitement dominer la situation ?

De là à conclure que régnant sur son domaine de chasse, pourquoi ne s’agirait-t-il pas après tout du royaume de France en l’occurrence ?

 


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